Juliette ANGLADE
Les Roses de Juliette

Au cœur des coteaux mosellans, une ferme pas comme les autres cultive l’émotion, le parfum et le vivant. Aux commandes : Juliette Anglade, ingénieure de recherche à l’INRAE et aussi depuis 2023, cheffe d’entreprise agricole, fondatrice des Roses de Juliette.

De la recherche scientifique… aux pétales de roses

« J’ai un doctorat en sciences de l’environnement et j’ai travaillé dix ans dans la recherche publique, sur les liens entre pratiques agricoles et qualité de l’eau. » Alors qu’elle enchaîne les CDD dans la recherche, elle mûrit à côté un projet entrepreneurial : redonner vie à des roses anciennes parfumées, oubliées des circuits classiques, tout en respectant le rythme du vivant.

En septembre 2023, elle plante les premières racines de son entreprise : une exploitation agricole bio spécialisée dans la culture de rosiers rares et anciens. Ici, les roses ne sont ni coupées ni jetées, elles sont distillées, infusées, sublimées.

Une production artisanale, entre tradition et innovation

Sur sa ferme, Juliette cultive ses roses en pleine terre, les associe à des fruits également issus de l’agriculture biologique, et les transforme directement sur place. « Je produis de l’eau de rose, des sirops, des jus, des confitures, etc. Le tout en respectant les cycles naturels. Il faut un kilo de pétales pour un litre d’hydrolat. La production est encore confidentielle, mais elle sera multipliée par 100 d’ici trois ans. »

L’engouement est déjà là. Son eau de rose séduit au-delà des frontières régionales, et sa boutique à la ferme voit désormais arriver des visiteurs de Belgique, du Luxembourg… et de bien plus loin.

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Lauréate de la 2ème édition du concours 101 Femmes Entrepreneures

En 2025, Juliette est lauréate du concours national 101 Femmes entrepreneures et représente la Moselle : « C’était une vraie surprise. Je pensais que ce genre de concours mettait surtout en lumière des startups tech. ou IA . Là, un projet agricole, porté par une femme, a été reconnu. J’ai trouvé qu’il y avait une forme de courage de la part du jury de mettre en avant un projet low-tech.  »

Les lauréates du concours ont participé à un bootcamp de deux jours à Paris, véritable concentré de montée en compétences, de rencontres et de visibilité : ateliers thématiques, sessions de pitch et coaching collectif, networking et enfin des rencontres institutionnelles, clôturées par une cérémonie officielle à Matignon en présence du Premier ministre François Bayrou, témoignant de l’importance accordée par l’État à l’entrepreneuriat féminin.

Juliette en garde un souvenir marquant : « Il y avait beaucoup d’optimisme, une vraie énergie collective. Ce n’était pas seulement une récompense, mais un moment de fête, de partage et de reconnaissance. On a formé un vrai réseau entre entrepreneuses distinguées, on s’écrit encore quotidiennement ».

A propos du concours

Accompagnée par BGE Alsace-Lorraine à ses débuts

Juliette n’a pas construit son projet seule. Dès les débuts, elle a suivi l’accompagnement « Activ’Créa Émergence » de BGE Alsace-Lorraine, rencontrée via Pôle Emploi. « L’accompagnement de BGE Alsace-Lorraine m’a donné confiance. Pôle Emploi – à l’époque – m’a ensuite orienté vers des stages et d’autres formations… Ça m’a permis de tout construire sereinement. »

Ce soutien s’est complété d’un accompagnement par la Chambre d’Agriculture de Moselle pour la demande d’aides à l’installation. Une stratégie bien menée, en parallèle de son emploi à mi-temps à l’INRAE, pour sécuriser ce projet à long terme.

Et maintenant ? Faire éclore un conservatoire vivant

Juliette voit loin. Elle veut faire des Roses de Juliette un lieu de transmission, de culture et de sens. Un conservatoire vivant des roses à parfum, avec une production artisanale d’exception, et pourquoi pas, des ateliers, des visites sensorielles, une gamme élargie…

Elle est également finaliste du concours « Graines d’agriculteurs 2025 », organisé par le ministère de l’Agriculture. Cette fois, le jury, c’est vous : les votes du public départageront les finalistes à l’été 2025. « Mon entreprise pousse lentement, comme mes rosiers. Mais elle grandit solidement. Et chaque pétale récolté est une victoire. »

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Crédits photos : Graines d’agriculteurs | Bpifrance | Juliette Anglade